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Equity Stories #11 : Blablacar x Equify

Pour cet épisode, nous sommes ravis de recevoir l'entrepreneur le plus connu, voire préféré de la FrenchTech, Frédéric Mazzella, fondateur et CEO de Blablacar.


Tout le monde connait Blablacar, au point que son histoire se confond avec celle de la FrenchTech.
 
Blablacar est l'une des premières licornes françaises avec une communauté qui dépasse aujourd'hui 100 millions de membres.
 
Peut-être plus encore que Blablacar, Frédéric incarne à lui seul le visage de la FrenchTech qu'il a contribué à inscrire durablement parmi les acteurs clés et reconnus du paysage économique français afin qu'elle prenne toute sa place et son rôle dans les évolutions de notre société.
 
Ensemble, nous sommes revenus sur son parcours, devenu un cas d'étude aujourd'hui. Il m'a partagé sa vision de l'écosystème, sur le Venture capital, sur le rôle des start-up dans la société et bien entendu sur l'actionnariat salarié, un élément de la culture et de l'histoire de Blablacar.
 
Malgré toutes ses expériences et ses succès, Frédéric est resté fidèle à l'entrepreneur de ses débuts, humble et accessible. Sa simplicité tranche avec la "starisation" qui entoure aujourd'hui le personnage public, abonné aux plateaux télé et cocktails sous les dorures de la République.
 
Ce fut vraiment un moment privilégié que je suis très heureux de partager avec vous. Il raisonnera en particulier auprès de ceux qui aspirent à rester fidèles à eux-mêmes, quelques soient les succès et les échecs rencontrés tout au long de la route.

 

Ce qu'il faut retenir :

 

▶️ La découverte de l’actionnariat salarié par Frédéric 

  • Il l'a découvert grâce aux conseils de ses collègues de la NASA.
  • C'est chez Blue Pumpkin, une start-up de la Silicon Valley qu'il a tenté de négocier ses premières stock options. Il comprendra alors que les stock options demandées valaient plus que son salaire de l'époque,
  • Au début de sa carrière d'entrepreneur en 2009, il ne connaissait pas les BSPCE. Il avait donc demandé une légère participation financière à ses collaborateurs pour qu'ils achètent des actions et pour les impliquer dans la création de valeur de Comuto (covoiturage.fr et l'ancêtre de Blablacar).

 

▶️ La naissance de l'actionnariat salarié chez Blablacar 

  • L'actionnariat salarié était dans l'ADN de la start-up dès le départ (comme expliqué plus haut),
  • Ils ont mis en place des BSPCE dès qu'ils en ont eu des moyens,
  • Entre 2012 et 2015, leur expansion à l'international dans 20 pays les a forcé à revoir leur plan d'attribution : "aller distribuer des stock options pour tout le monde dans tous les pays avec les législations et fiscalités respectives de chaque territoire... ça semblait être un casse-tête",
  • Ils ont donc fait leur maximum avec plusieurs dispositifs mais sans pouvoir y inclure tous leurs salariés,
  • Depuis l'été dernier, ils ont décidé de revenir à leur politique de départ en distribuant des BSPCE à tous leurs salariés français (plus de 700 collaborateurs).

 

▶️ Quelle a été le rapport des collaborateurs vis à vis des "variations" de leur accès au capital ?

  • Depuis qu'il a commencé son "equity story", Frédéric a pu observer un certain changement par rapport à ces mécanismes,
  • En 2010 quand il proposait des BSPCE, plusieurs personnes lui ont dit "non non ça je n'en veux pas, par contre est-ce que vous avez des tickets restau ?",
  • Aujourd'hui les personnes sont plus conscientes de la valeur des BSPCE, mais il reste une différence entre les personnes qui postulent chez eux : ils ne saisissent pas tous la logique de l'actionnariat salarié faisant partie d'un ensemble, c'est bien pour ça qu'il parle de package et plus de salaire pur,
  • Il reste encore du chemin à faire, ne serait-ce que sur la participation des salariés au capital des entreprises en France. On est trop loin des standards américains.

 

▶️ Le secondaire chez Blablacar :

  • Le secondaire s'est présenté dans la start-up à l'occasion de leurs différentes levées,
  • Les responsables de Blablacar voulaient dissiper les doutes sur la valeur de l'actionnariat salarié,
  • Ils ont donc choisi de démontrer leur intérêt en "transformant les BSPCE en cash",
  • Ça a créé un véritable boost en interne et ça a prouvé l'attractivité de cet avantage pour les collaborateurs,
  • Recréer une confiance dans ce dispositif était capital pour en conserver les bénéfices,
  • Cependant, ils ont dû mettre des seuils en place pour que les salariés ne revendent pas l'ensemble de leurs actions et ne soient plus "insentivés" par cet outil de fidélisation,
  • Blablacar a réussi à reproduire des fenêtres de liquidités sur chacune de ses levées, en redistribuant plus de 15 millions d'euros à 86 collaborateurs.

 

▶️ Le mouvement Not optional dont Frédéric fait partie :

  • Le mouvement Not optional vise à harmoniser les dispositifs d'actionnariat salarié,
  • Son but est de minimiser toutes les difficultés que rencontrent les sociétés qui se développent à l'international et veulent continuer leurs plans d'attribution,
  • La visibilité de nos dispositifs envers les salariés étrangers est encore trop opaque : les systèmes sont tous différents,
  • En rendant les dispositifs plus compréhensibles grâce à leur harmonisation, ont pourrait attirer tous les talents internationaux dont la French Tech va avoir besoin ces prochaines années,

▶️ Les conseils de Frédéric pour lancer l'actionnariat salarié dans son entreprise :

  • Essayer d'être le plus inclusif possible, politique générale. "On est tous dans le même bateau",
  • Toujours penser long terme : il ne faut pas tout donner et ne plus pouvoir suivre derrière. Viser une attribution progressive pour ne pas se tirer un balle dans le pied.
Écoutez l'intégralité du podcast ici

 

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